Histoire de la commune

Le blason

Divisé en chevron: au 1er d'azur à la tête de loup arrachée d'or accostée de deux couronnes de deux épis de blé les tiges passées en sautoir, au 2e de gueules au lion d'or; au chevron réduit d'argent brochant sur la partition.

L'origine

En 946, Sugères est Saugerias (chatre du cartulaire de Sauxillanges), en 1060, c'est Surgeriis (Gallia Christiana II), au XIIIe siècle le nom devient Sugeriis, puis Subgières au XIIe siècle. Le nom viendrait de Salicarias, qui veut dire lieu planté de saules ou Sabucarias, lieu planté de sureaux. Le premier terme semble pourtant le mieux approprié, car le lieu très humide est propice aux saules. 

L'Ailloux est très certainement à l'origine de l'installation humaine à cet endroit. Ce ruisseau qui baigne Sugères, prend sa source à 956 mètres d'altitude près du village du Buisson sur la commune d'Echandelys. Il descend d'abord au milieu de gorges avec une direction Nord-Ouest, et, au niveau de Sugères, prend brusquement une direction Sud-Ouest, puis de nouveau Nord-Ouest. Il forme ainsi une large boucle avant de rejoindre par une direction Sud-Ouest l'Eau-Mère près de Parentignat. Son nom est très ancien et serait un diminutif d'Allier et donc d'Alliger qui signifie le rapide. 

L'Ailloux protégeait donc Sugères sur deux côtés et les marécages protégeaient les autres faces. L'Ailloux procurait également truites et écrevisses. L'homme a dû s'installer sur la petite falaise surplombant l'Ailloux et qui correspond au côté Sud du bourg actuel.

Les premiers habitants furent très certainement des Celtes, paysans défrichant et cultivant la terre. Sugères ayant la particularité d’être éloigné des voies de communication, ses habitants ont été préservés des invasions, jusqu’à ce que les  Gaulois arrivent et à leur suite les Romains. Ceux-ci s’installèrent, notamment quand les vétérans reçurent des terres conquises pour y passer leur « retraite ».

En 475, la chute de l’empire romain conduisit aux invasions Wisigoths. Ceux-ci remplacèrent les vétérans romains mais se mélangèrent peu aux populations locales. Puis, il y eut les Francs, les Sarrazins, les Normands vers l’an 930 qui remontèrent la Dore, et les Vandales, les Uns et autres peuplades. Mais ces envahisseurs empruntèrent plutôt les voies de communications que sont l’Allier et la Dore et ne pénétrèrent pas le Livradois.

Le Moyen-Age

Vint le temps des monastères et seigneurs féodaux.

Sugères semble avoir d’abord appartenu au monastère de Sauxillanges. Vers 950, une convention signée par le Prieur de Sauxillanges(Bertrand Mayeul) et beaucoup de personnes dont Bertrand, Hugon et Ogier de Sugères ,  indique que le fief de Sugères  doit hommage au Prieur de Sauxillanges et doit lui fournir un homme d’armes.

Après l’an mille, Sugères relève de la baronnie de Montboissier. Les serfs sont largement exploités par les seigneurs et leurs exactions. Après de nombreuses révoltes, les paysans finissent par obtenir des chartres qui réglementent leurs relations avec les seigneurs.

Du 1er au 5 mai 1403, à Saint Dier, en présence d’une nombreuse assemblée de seigneurs, prêtres, bourgeois et roturiers, il est établi une chartre décrivant les relations entre le seigneurs de Montboissier et ses sujets.  En présence notamment de Guillaume Faure, Jean de la Guillaumie et Pierre de la Font, tous de Sugères, Louis de Montboissier et ses fils, jurent de respecter et d’exécuter les conventions décrites dans cette chartre dite charte de Montboissier.

Cette chartre de Montboissier réglemente les successions, les impôts que sont  la taille à merci et la taille aux quatre cas, les journées de travail dues au seigneur, appelées manœuvres, l’utilisation des moulins, la pêche et la chasse, le droit de noces, les livres terriers qui sont nos impôts fonciers, les droits sur les grains (leydes) et les péages qui sont des droits de douane à l’entrée et sortie du territoire.

De la renaissance à la révolution

En 1582, le jeu des alliances et des successions démembre la grande baronnie de Montboissier. Jean de Montboissier représentant la branche aînée reçoit Sugères, Condat, Saint Eloy la glacière, Egliseneuve des Liards, Saint Jean des Ollières, Manglieu. Il a le titre de marquis de Canillac, baron de Sugères. Il passa dans l’Histoire en 1586, lorsqu’il arrêta et emprisonna la reine Margot au château d’Usson et devint rapidement son amant. Il fut aussi le chef de la Ligue en Auvergne et trouve la mort le 28 avril 1589 en combattant auprès du duc de Mayenne.

Philippe, marquis de Canillac décède en 1725 sans descendance directe. Louise d’Aubusson, cousine germaine de Philippe acquiert Sugères en 1727. Elle est l’épouse de Maximilien de Bosredon chevalier, marquis de Puy-Saint-Gulmier qui devint baron de Sugères. La famille de Bosredon résida alors à Sugères. Gabriel-Annet de Bosredon, présida le 17 mars 1789 la réunion de la noblesse auvergnate à Clermont-Ferrand. Il avait le respect et l’affection de tous. Les révolutionnaires ne l’inquiétèrent pas. Il décéda le 15 frimaire an V (5 décembre 1796).

à suivre....

Le territoire de la commune

Rome ajouta les dieux gaulois à son panthéon. La chrétienté pour s’implanter et faire disparaître les anciennes croyances n’a pas eu d’autre solution que d’élever ses croix, ses oratoires, et ses églises sur les lieux des sanctuaires gallo-romains. Le centre d’un territoire autour duquel se trouvaient ses croix, oratoires et églises fut appelé parochia qui donna paroisse. Ce territoire n’était pas clairement délimité.

Il semble que les villages de Trébuche, Libertye, Boughon, La Caborne, Brossange, Planissard, Pupidon, Chantagrelle et Le Faye aient tout d’abord dépendu de la paroisse d’Egliseneuve. Pendant la grande peste de 1375 à 1400, seuls les curés de Condat et Sugères ont visité ces villages, étendant ainsi leur paroisse au détriment d’Egliseneuve. L’Assemblée Constituante de 1792 fixa les limites des communes en respectant les limites des paroisses. Seul, Le Fay fut rattaché à Egliseneuve.

Boughon, Brossange, La Caborne,Planissard et Pupidon ont été rattachés à la commune de Sugères.

Les petites histoires

Un Trésor dans les murs de l’école

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Combien savent que se cache dans les murs de l’école publique de Sugères une petite cagnotte ou plus probablement quelques pièces de monnaies anciennes ? C’est sous le mandat municipal d’Antoine Delaire, maire de la commune de Sugères de 1874 à 1894, que fut construite l’école des garçons. A l’époque, la France avait pour président de la République Jules Grévy qui succéda à Mac Mahon. Jules Grévy occupa cette fonction le 30 janvier 1879 jour de son élection, à 1885. C’est aussi le triomphe de la République votée en 1875. C’est également en cette année 1879 que le 14 juillet devient fête nationale et La Marseillaise hymne national. Jules Grévy sera réélu en décembre 1885 est gouvernera la France jusqu’en décembre 1887. C’est aussi l’époque où s’activa au sein de ce gouvernement un homme connu de tous, Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique. Qui eut à cœur de promouvoir l’école pour tous sans distinction de classe sociale mais surtout obligatoire. Mais qui dit école et enseignement dit bâtiment. A Sugères, il est nécessaire de construire un lieu susceptible d’abriter sous un toit tous ces petits sugériens et futurs écoliers. C’est pourquoi, la municipalité de Sugères décide la construction d’un bâtiment d’école. Il sera situé un peu avant l’entrée du bourg, au lieu-dit Petit-Gaillard.

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Après plusieurs délibérations concernant le projet puis l’obtention des budgets et choix du maître d’œuvre, vient le temps de la construction ; mais surtout la pose de la première pierre que nous relate le procès verbal ci-après. « L’An mil huit cent quatre vingt trois, le vingt juillet, il a été procédé à la pose de la première pierre de la maison d’école de garçons de la commune de Sugères en présence de monsieur Delaire, maire, de M .M. Coupat Antoine Eugène, Esclatine Gabriel, Montagne Félix Gabriel, de Mouillaud Antoine, Hiberty Pierre, membres du Conseil Municipal de la commune de Sugères Canton de St Dier d’Auvergne, Puy de Dôme. Dans ses fondations il a été déposé par lesdits membres du Conseil Municipal des monnaies en billon à l’effigie de la République, et le présent procès verbal a été rédigé pour livrer à la postérité les largesses du gouvernement républicain, si jamais par impossible et par des temps veules, l’édifice venait à être détruit, là prouverait aux hommes de l’époque ce qu’on fait leurs devanciers. La part contributive de l’état a été de 40 000 francs et celle de la commune de 12 000 seulement. C’est sous la présidence de M. Jules Grévy, troisième président de la république et du ministre de l’Instruction publique, M. Jules Ferry que ces largesses ont été obtenues. Aux générations futures d’apprécier et de profiter des bienfaits du gouvernement républicain et principalement de M. Jules Ferry qui a su donner l’élan pour les nombreuses populations à la construction d’école et rendu l’instruction gratuite et obligatoire ce qui permet aux classes pauvres de s’instruire aussi bien que les classes aisées, et dont le nom restera attaché à ces grandes réformes. Fait et dressé le présent procès verbal les jour mois et an que ci-dessus. Signé : Delaire, Montagne, Esclatine, Coupat, Mouillaud, Hiberty » ;

Les pièces de monnaies déposées dans les fondations lors de la pose de la 1ère pierre sont en billon. Le billon est un alliage d’argent et de cuivre, contenant souvent environ 50% de cuivre, une teneur variable en argent, et auquel est ajouté environ 5 % de plomb. Bien souvent une plus forte concentration en cuivre, 95%, le restant étant constitué de 4% d’étain et 1% de zinc. Cet alliage, de couleur gris pâle, servit à la frappe de pièces dévaluées ayant le même cours que les vraies monnaies en argent, notamment dans le système monétaire romain dans l’antiquité et également en France sous l’ancien régime jusqu’au XIXe siècle. Contrairement à la monnaie d’or et d’argent, il s’agissait de petite monnaie circulant entre les mains du plus grand nombre et dont la valeur numéraire n’atteignait pas la valeur faciale.

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Ancienne pompe de Sugères

L’ancienne pompe à bras des pompiers de Sugères a été vendue à une heureux acquéreur passionné qui a su lui redonner vie. Merci à lui de nous avoir envoyé quelques photos qui permettent d’admirer le travail accompli (mai 2017).


Avant :

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Après :

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Un meurtre à Sugères !

Un meurtre à Sugères !


Incroyable et méconnue histoire de cet homicide qui a eu lieu au début du 20ème siècle dans notre commune. Ou comment une histoire de jalousie tourne mal ...

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Extrait de l’ouvrage "1900-1970 histoire criminelle en Auvergne..." (merci à Armelle Hermet pour les sources)